Des foyers de Jallais, Saint-Macaire, La
Jubaudière, Cholet se sont réunis deux fois depuis septembre. Même si
beaucoup de questions demeurent, leur groupe souhaite avancer et
grandir.
Cela fait deux fois qu’ils se rencontrent autour d’une simple
table. Ce soir, ça se passe chez Mickaël et Céline. Certains se
connaissaient « d’avant », mais pas tous. Ce soir, un couple et une
célibataire n’ont pas pu venir. Mais Nicolas et Virginie, Yvette et
Denis, Florent, Sylvia, Nicole… sont là. Ils habitent Jallais,
Saint-Macaire, La Jubaudière, et même Cholet. Tous âges, diverses
catégories socioprofessionnelles. Point commun : l’envie de monter
ensemble un projet d’habitat partagé. Dans le lot, d’ailleurs, une
famille qui a déjà beaucoup réfléchi au sein d’un autre groupe (Clisson)
puis décidé de repartir sur une nouvelle dynamique.
« C’est
parti d’une journée de transition citoyenne, début septembre, à
Saint-Macaire. Quelques-uns y participaient au titre de leur engagement
associatif : AMAP, SEL, Colibri… En discutant les uns avec les autres,
on s’est rendu compte que l’habitat partagé nous intéressait. D’où une
invitation, par le bouche-à-oreille, à une réunion pour acter cet
intérêt », expliquent-ils.
C’était le 27 octobre. Sept
foyers ont répondu à l’invitation. Depuis, quelques-uns sont allés se
renseigner là où ça bouge dans le domaine de l’habitat partagé : Nantes,
Bouvron… Et en font ce soir le compte-rendu. Sur la table également, le
questionnaire pensé ensemble le 27 octobre et rempli depuis par chaque
famille sur sa vision détaillée de ce que pourrait être l’habitat
partagé.
« Un habitat multigénérationnel et écologique est plébiscité »,
résume Florent. Dans les catégories « choix des espaces d’ordre privé »
et « choix des espaces à partager », là aussi, les souhaits se révèlent
voisins. La sphère personnelle comprend souvent les chambres et
sanitaires, un salon-cuisine ; la sphère commune englobe plutôt la
buanderie, le jardin, le potager, une salle de réception, une chambre
d’amis, des ateliers, le garage… Quelqu’un a même pensé à l’espace
« soins », avec sauna et table de massage ! Sinon, la majorité des
réponses va dans le sens d’une réalisation relativement rapide du
projet : deux ans.
De quoi peut-être bâtir des pistes de
départ. N’empêche : bien des questions émergent au fil de la
conversation. Habitat en campagne ou en ville ? Et, dans le premier cas,
quel degré d’autonomie choisir ? Fabriquera-t-on de quoi s’éviter
quotidiennement des déplacements vers les bourgs ou pas ? Et même, quid
du rôle social (souhaité par tous) que la communauté est amenée à jouer
(accueil de migrants, accueil de groupes, accueil en chambres d’hôtes) ?
Et puis, ça commence où la campagne ?
Tant d’interrogations qui ne sont pas près d’avoir leur réponse. Car, « l’essentiel pour l’instant, c’est de constater notre réelle volonté d’avancer »,
résume le groupe, alors qu’une heure vient de passer autour de la
table. Avancer en proposant des pistes pour la prochaine réunion : l’un,
professionnel de la construction (maisons climatique et biosource),
viendra avec des idées d’ordre architectural ; un autre avec des infos
d’ordre juridique ; un troisième propose de créer une adresse mail pour
l’accueil, largement souhaité, de nouveaux membres dans le groupe.
Car le nombre de partenaires serait, à croire les bouquins et revues étalées sur la table, un gage de réussite de projets semblables, au moins dans des pays étrangers. Mais le 12 janvier prochain*, combien seront-ils donc en plus autour de la table ? Le suspense ne fait que commencer.